Le comportement et les attentes des candidats en pleine mutation
Avec l’arrivée du numérique et les évolutions sociétales, les auto-écoles font face à des comportements et des attentes des candidats qui ont beaucoup évolué au cours des dernières années.
Une baisse d’inscrits aux différentes formations
Les candidats privilégient désormais largement la formation théorique en ligne qui leur offre flexibilité et accessibilité. Concernant la formation théorique, la nouvelle génération ressent moins la dépendance de la voiture pour se déplacer.
Une baisse de la formation au code de la route en salle
A l’ère d’internet et de la numérisation, la plupart des élèves souhaite un service de formation théorique plus accessible où elle pourra réduire les déplacements. Même si certains élèves moins autonomes privilégient encore la formation théorique en salle, car ils ont besoin d’un accompagnement pédagogique présentiel, on constate qu’au niveau national et pour tous les avantages qu’il permet, l’apprentissage en ligne du code de la route est devenu la référence.
Une baisse de la formation à la conduite
Les jeunes de 15 à 24 ans ressentent moins le besoin de passer le permis de conduire. Le développement des transports historiques (TER, TGV, lignes de bus nationales) a en partie gommé la dépendance au permis de conduire. A cela s’ajoute le covoiturage, un nouveau moyen de se déplacer à moindre coût plébiscité par les jeunes.
La baisse du nombre d’inscrits dans les auto-école est surtout très marquée dans les zones rurale. La nouvelle génération a tendance à faire des études plus longues dans les zones urbaines. Ils privilégient donc de prendre des cours de conduite et passer leur permis dans les villes. Cependant, les zones urbaines sont aussi touchées par la baisse du nombre d’inscrits au permis de conduire. Les transports en communs (bus, trains) maillent de mieux en mieux les agglomérations. La dépendance vis-à-vis de la voiture est donc moins marquée.
On constate donc depuis 2014 une baisse du nombre de candidats au permis de conduire chaque année - de l’ordre de 1 à 3% par an alors que parallèlement, entre 2008 et 2016, on a constaté une augmentation de 27% du nombre d’auto-école traditionnelles en France
Les attentes des candidats ont évolué
En plus d’une baisse du nombre de candidats qui veulent passer le permis de conduire, ces derniers sont devenus plus exigeants et indépendants. Ils souhaitent une meilleure transparence sur les prix et sur l'attribution des places d'examens.
Une meilleure accessibilité aux différentes formations
On constate qu’au niveau national et pour tous les avantages qu’il permet, l’apprentissage en ligne du code de la route est devenu la référence. Pour la formation pratique, les élèves apprécient de pouvoir utiliser une application afin de suivre leur formation. L’application leur permet de consulter les commentaires pédagogiques de leur enseignant ainsi que leur niveau d’avancement dans la formation pratique.
Cette transparence de l’information l’est aussi pour l’accès au planning de l’enseignant. Les candidats - en tant qu’étudiant pour la majorité - ont peu de visibilité sur leur emploi du temps. Or, ils peuvent désormais en quelques clics choisir les créneaux laissés disponibles par leur moniteur d’auto-école référent. Les candidats n’ont donc plus besoin de se déplacer en auto-école traditionnelle : ils n’ont plus qu’à sélectionner un enseignant situé près de chez eux ou de leur lieux d’étude.
Une volonté de meilleure transparence
Plus que jamais, les candidats et leurs parents souhaitent plus de transparence sur les prix de la formation code et conduite ainsi que sur les prestations délivrées : ils veulent savoir exactement ce pour quoi ils payent. A part pour la minorité d'élèves qui ont besoin d'un accompagnement spécifique en salle pour la formation théorique, il est compréhensible que la majorité d'élèves français se tournent essentiellement vers la formation en ligne à 30€, beaucoup moins chère et qui offre davantage de flexibilité.
Les candidats n’ont parfois pas connaissance du nombre d’heures de conduite nécessaire afin d’être prêt pour passer le permis de conduite. Cette situation peut avoir tendance à les frustrer. Il faut donc faire preuve de pédagogie pour leur expliquer l’incertitude quant au nombre de leçons nécessaires avant de prendre une date d’examen pratique. Pour cela, il faut leur donner une estimation à la fin de la première heure d’évaluation de conduite et l’adapter en fonction des progrès effectués.
Un système opaque d’attribution des places à l’examen
Historiquement, le système d’attribution des places à l’examen favorise les injustices. En raison d’une pénurie des inspecteurs du permis de conduire, il y un système de quota de places administrées pour chaque auto-école traditionnelle. Le nombre de places à l’examen par auto-école est donc plafonné. Cette situation encourage une minorité de gérants à augmenter le nombre d'heures de formation conduite pour les élèves, sans justification pédagogique. Par conséquent, de nombreux élèves victimes de ce système perdent confiance en leur auto-école traditionnelle et entachent sa réputation. Là aussi, il faut faire preuve de pédagogie et faire appel à la patience des candidats afin d’obtenir une date d’examen au permis de conduire.
L’évolution des comportements et des attentes des élèves a tendance à reporter les maux du secteur sur les gérants d’auto-école, alors que ces derniers sont également les victimes d'un système obsolète.